Les six rendez-vous d'Owen Said Markko : Un recit de voyage sous forme de viree delirante

Bok av Michael Perruchoud
Un parcours initiatique partage entre echappees absurdes, coups de gueule ciseles et purs moments de poesie.C'est l'histoire d'un collectionneur de conversations, l'aventure d'un homme qui change d'identite comme de chemise, le recit d'une errance contrariee, un cri d'amour a Beyrouth, Bruxelles ou Berlin; c'est aussi une valse imaginaire, un manuel d'architecture instantanee, un hymne aux vins lourds et a l'ethylisme leger et les interventions canailles d'une conscience malveillante. On y croisera un cendrier parlant, un douanier peu honnete, quelques jolies filles, un artiste anxieux, une grammaire en ancien gallois, des bouteilles de Chimay bleue et peut-etre Joe Dassin.Un roman dense et a la poesie vagabonde qui donne des envies de departs.EXTRAITJe m'appelais encore Yvo Stenic. J'avais les sourcils teints en blond et j'arpentais les cathedrales avec un sombre degout au cA ur. Assis, seul dans les travees, loin des ames en priere qui, je ne sais pourquoi, m'empechaient de profiter pleinement de moi, je n'arrivais pas meme a oublier l'orgueil des dorures. Sans doute est-il facile d'affirmer que la sueur du tailleur de pierres vaut mieux que la salive du pretre, mais l'histoire est entetee et elle raconte sur les marches et les parvis que les plus beaux edifices n'ont ete batis que pour asservir ceux qui les erigent. Ma revolte etait douce sous la pierre. La seule idee du mechant cagnard qui m'attendait dehors m'incitait a ne point insulter trop haut les voutes sous lesquelles je m'attardais. Je ne trouvais, au fond, dans les lieux de culte qu'un curieux melange de mepris et d'admiration, cocktail tendre et amer de mon rapport aux hommes. Parler me semblait alors vain, tous les mots du monde etaient dits, redits, et je ne me sentais pas le courage d'adresser une priere sans piete. S'agenouiller sans personne a qui parler, quelle pitie ! Non, l'ombre n'etait qu'une occasion de s'eponger le front, le temps de se dire que la paix ne viendrait pas ; pas dans cette vie ; pas dans ma vie.CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE- Pas romantique, Perruchoud ? Ne pas chercher l'emotion a fleur de peau chez un natif de la Vierge. Ca se situe ailleurs, dans la tristesse du regard et la voix legerement felee quand il raconte la mort de son chat. L'emotionnel chez lui flirte avec une forme de verite, a deguster dans ses livres, tranchants comme des couteaux pour mieux dissequer les faux-semblants de notre societe de consommation. ( Bernadette Richard, L'Hebdo, 30 septembre 2008).- Si vous ne connaissez pas Michael Perruchoud, foncez sur le site www.cousumouche.ch qui vous dira presque tout sur ce boute-en-train du verbe a l'allure de potache. Si vous n'avez pas Internet, demandez a votre libraire de vous commander ses A uvres completes: ca va du roman historique aux bas-fonds des grandes villes, en passant par une revolution au Vatican, une BD politiquement incorrecte, des conversations a revendre - Les six rendez-vous d'Owen Said Marko, son dernier roman -, les etats d'ame d'une meuf dans un avion en chute libre... ou encore un essai sur la dope dans le sport. Il y en a donc pour tous les gouts, c'est truculent, inattendu, bien ficele, eloigne de la litterature romande aux accents de confessions intimistes.. ( Bernadette Richard, La Liberte, 15 septembre 2008).A PROPOS DE L'AUTEURNe en 1974 a Geneve, Michael Perruchoud est actif dans les genres du roman, du theatre et de la chanson. Il est le chanteur du groupe Ostap Bender, dont il signe les textes et la plupart des musiques. Ses romans surprennent par leur diversite et sont marques de sa plume tantot poetique tantot caustique.