Balles perdues : Nouvelle

Bok av Alberto Barrera Tyszka
Lors d'une manifestation politique au Venezuela, un homme disparait face aux cameras de television. Mais nul ne sait pourquoi...Recit de la disparition d'un homme, sous l'A il des cameras de television, lors d'une manifestation a caractere politique dans un Venezuela contemporain divise par ses antagonismes. Qu'est devenu ce citoyen ordinaire, comment et pourquoi peut-on disparaitre en public comment reagissent famille, amis et anonymes ? C'est ce que le texte s'emploie avec finesse a demeler ici.Entre questionnements politiques et sociaux, decouvrez un recit atypique destine a former son esprit critique et s'interroger toujours sur la nature humaine.EXTRAITA neuf heures dix-huit du soir, dans un flash d'informations, au beau milieu du feuilleton, la chaine rediffusa la sequence qui avait tant trouble le vieux. Tous se pencherent en avant, contenant leur respiration. Carmen et Fanny se leverent. Effectivement, c'etait Henry. Ils le virent tous. Sur les images il apparaissait inquiet et decontenance, comme s'il s'etait retrouve dans cette histoire par erreur, par l'effet d'une confusion, par pur hasard. Soudain, alors, Henry s'affaissa sur lui-meme.- Mon Dieu ! cria Carmen, en larmes, s'accrochant au bras de son mari. Les autres demeuraient paralyses, les yeux rives au televiseur.Cela ne dura qu'un instant. Henry disparut. Comme si on lui avait fauche les jambes. Comme s'il s'etait vide. Henry s'etait ratatine sur le sol.Ensuite, la camera avait commence a filmer un groupe de femmes qui criait et cherchait a echapper au tumulte. On entendit d'autres detonations. La camera, hesitante, semblait tenter de suivre le bruit parmi la foule, s'efforcant en vain de traquer les detonations. Finalement les images disparurent et un presentateur, la mine sobre, annonca que l'on en verrait plus sur ce sujet, beaucoup plus, a onze heures, au cours de l'edition speciale. Nous vous donnons donc rendez-vous.CE QU'EN PENSE LA CRITIQUEUne nouvelle comme une lecon de morale qui denonce la faiblesse des hommes toujours prets a marcher sur des cadavres pour acceder a une certaine reconnaissance, a un certain pouvoir, et les medias artisans de toutes les manipulations qui peuvent servir la cause de ceux qui les possedent ou les financent. - Debezed, Critiques LibresA PROPOS DE L'AUTEURAlberto Barrera Tyszka (Caracas, 1960) romancier, poete, scenariste pour la television et journaliste venezuelien est aussi professeur a l'Universite Centrale du Venezuela. Le prestigieux prix Heralde a recompense en 2006 son roman La Maladie.