Moralia Coniugalia - Etude sur l'impossible sacralite du mariage a l'epoque de la raison

Bok av Giacomo Francini
Thse de Doctorat de l'anne 1998 dans le domaine Sociologie - Etudes de Genre, note: Trs honorable, cole des Hautes tudes en Sciences Sociales , langue: Franais, rsum: Ce travail s'inscrit dans le prsent en tant qu'pistm, porteur d'une certaine vrit historique. S'il est vrai que le divorce et la crise conjugale sont deux phnomnes qui informent et conforment nos socits contemporaines, alors c'est justement partir de ces donnes-l que l'historien est appel intervenir, tout en renonant un certain got de refoulement propre nos socits mdiatises. Si le divorce en France concerne aujourd'hui environ cent mille couples sur trois cent mille, alors on peut bien le considrer, au mme titre que la violence conjugale, comme un phnomne digne d'une certaine attention historique. La dsunion du couple n'est gure un phnomne rcent dans l'histoire de la famille: elle repose sur une longue srie de pratiques dont le divorce sous la Rvolution et les sparations sous l'Ancien Rgime ne sont que deux manifestations juridiques d'une ralit sociale complexe qui nous chappe et qu'on a du mal saisir. Et pourtant le divorce en tant que symbole d'mancipation existe bien avant la Rvolution comme le montrent la littrature, la philosophie et l'volution des certains pratiques judiciaires tels que les sparations de biens et de corps du Chtelet de Paris. Tout en faisant appel une ancienne tradition qui remonte au droit romain, la Rvolution dcouvre le divorce pour incompatibilit de caractre qui, diffrence de la rpudiation, est largement redevable d'une conception du mariage en tant qu'union galitaire fonde sur l'amour et le bonheur. L'argument moral se greffe ici sur le politique, car la vie prive ne saurait tre dissocie de la vie publique. Nation et famille roulent sur les mmes principes, l'une est le miroir de l'autre au point que ni la famille ni la Nation ne sauraient subsister sans le consentement de l'autre, car le plus fort n